C'est décidé je me lance ! Pour mon premier article je vais vous parler du STORYBOARD.
Avant tout, je me présente. Je suis Alison Gallego, vidéaste, photographe professionnelle et j’ai un parcours atypique. Et oui, j’ai roulé ma bosse avec passion. J’écris cet article pour partager mon approche, la manière dont je travaille.
Pour résumer mon parcours, sachez que je n'ai pas fait de grande école de cinéma, j'ai plutôt l'expérience du terrain en partie chez Quad Productions et surtout sur mes projets personnels ainsi que ceux que je mène avec Netnco. J’ai également une solide formation dans la réalisation chez CIFAP.
Avec le temps et ma furieuse envie de faire des films, je me suis forgée ma propre méthodologie. Sachez que dans les métiers de la création artistique, la technique évolue et je participe aussi régulièrement à des ateliers cinéma, écriture et photographie pour toujours progresser. Je pars du principe que j'apprends tout le temps, c'est un vrai enrichissement personnel et professionnel. Se former permet d’être plus libre dans la création. Aujourd'hui à mon tour de partager mes expériences !
Pourquoi faire un storyboard ?
Mais avant de vous dire COMMENT faire un storyboard, je vais d'abord vous dire POURQUOI faire un storyboard ?
Et bien tout simplement parce que grâce au storyboard, je visualise chaque plan que je vais tourner pour pouvoir les mettre en images. Je me pose donc les questions essentielles : quelles sont l'angle et l'axe de la caméra, les valeurs de cadre et les mouvements caméra, et comme un film doit raconter une histoire, quels sont les plans indispensables à la narration.
Lorsque le budget le permet, les équipes de production et réalisation sont conséquentes : scénaristes, storyboarders, équipe artistiques, réalisateur, monteur, cadreur, régisseurs, acteurs, etc... Le storyboarder va transposer la vision du réalisateur en images. Mais par les temps qui courent, les réalisateurs ou vidéastes doivent de plus en plus devenir des couteaux suisses et porter différentes casquettes. (A mon grand regret car, selon moi, rien de tel que de faire un film en équipe. Mais c'est un autre débat !! Si vous avez le budget, on monte une équipe).
Le storyboard peut s'apparenter à une BD et peut être considéré comme une forme d'art. J'ai découvert une nouvelle série sur Disney+ qui a fait l'objet d'une édition " Tout l'art de THE MANDALORIAN " que je vais sans doute m'offrir ! Pour vous faire une idée, je vous invite à aller voir des storyboard de films célèbres (excellent article sur Konbini).
Impressionnant non ?
Notre méthode de réalisation de Storyboard
Revenons à notre sujet qui consiste à réaliser un storyboard en équipe restreinte.
Lorsque je prépare des vidéos pour mes clients ou les clients de l'agence Netnco, j'utilise les mêmes procédés que ceux utilisés dans les milieux publicitaires ou cinématographiques. Certes, je n'ai pas le coup de crayon d'un dessinateur mais je me débrouille ! L'objectif est de montrer à travers les vidéos ou les photographies le savoir-faire des entreprises.
Mes premiers pas en tant que storyboarder ont été plutôt épiques ...
J'ai d'abord voulu créer mon storyboard sur des feuilles blanches en dessinant des rectangles dans lesquels j'allais transposer ma vision des différentes scènes. Après moult tentatives et des morceaux de gomme en veux tu en voilà, j'ai assez vite abandonné cette option... trop galère !
Puis j'ai découvert un logiciel gratuit Storyboarder
Et là, ça été la révélation ! Pas besoin d'être David Russell, (storyboarder de Batman, MoulinRouge etc...) ou Stephane Levallois (storyboarder cinéma avec Alien Covenant ou publicité pour Cartier) pour dessiner mes plans.
Exemple de storyboard
Pour revenir à mon expérience de "storyboardeuse", l'agence Netnco a cru en ma capacité de dessiner et m'a offert pour l'occasion une jolie tablette graphique avec laquelle j'ai réalisé... roulement de tambours... ça :
Bon ok je n'aurais peut être pas du mettre les storyboard des films célèbres en premier ! Mais j’assume. Cela dit je n'aurais jamais imaginé être capable de dessiner moi-même le storyboard (comme quoi tout est possible !) Et devinez quoi ?
Mon storyboard va être édité !!!
(non je plaisante mais ça, vous vous en doutiez !)
Les avantages du storyboard
Plus sérieusement, le storyboard a de nombreux avantages :
1- Il permet de créer écriture cinématographique, c’est à dire, comment mettre en image un message (messages à faire passer, savoir-faire à valoriser, parti-pris artistique, rythme)
2- Il permet de transposer en images ma vision du film et de me poser les bonnes questions (valeurs de cadre, angle, axe, mouvement caméra)
3- Il permet d'anticiper la durée approximative du film
4- Lors de la présentation, le client voit en images ce que donnera le film. Cela permet donc de vérifier si nous sommes bien sur la même longueur d'onde et auquel cas modifier le scénario et le storyboard en conséquence.
5- c'est un véritable outil le jour du tournage. Cela permet de bien s'organiser et de savoir quels plans nous allons tourner. Pas de perte de temps.
(D'autres documents sont bien sur nécessaires pour le bon déroulement du tournage comme le séquencier, le découpage technique et le dépouillement. Ce sera peut être l'objet d'un autre article)
6-Il peut faire office de pré-montage pour la partie post production
Photo d'un tournage de vidéo au sein de l'agence Netnco avec Chloé Maze
Le storyboard intervient donc lors :
- du développement du film
- de la présentation client
- du jour du tournage
- de la post production (montage)
La magie de la réalisation
Attention !! Ce que l'on imagine n'est parfois pas réalisable dans la réalité (il te manque toujours 1 mètre de recul quelque part …). Il y a toujours des imprévus lors d'un tournage, donc si les plans ne collent pas parfaitement au storyboard, j'essaie de ne pas en faire un drame !
Photo de tournage du court métrage "L’Impasse" de Samuel Guerrier et Alison Gallego, Crédit photo : Elodie Gallois-Montbrun
Ce document sert de base, ensuite la magie de l'instant fait le reste. Il y aura sûrement des plans que je n'ai pas prévu qui se présenteront à moi et qui apporteront une valeur ajoutée au film. Comme il y aura sûrement un ou plusieurs plans que je ne tournerai pas comme je l'aurai souhaité. C'est la vie ! Et c’est beau !
Le tout, c'est de garder l'idée globale du film, la direction que je me suis fixée en gardant toujours en tête l’objectif du film, les messages à faire passer.
Je vous donne donc rdv dans un prochain article pour comparer justement le storyboard que je vous ai montré et le véritable montage des prises de vue que nous aurons tourné d'ici là... TO BE CONTINUED...